vendredi 22 mai 2015

Partir... revenir...

En 10 jours et 5 étapes, nous n'avons évidemment eu qu'un bref aperçu du Portugal.
Mais à chaque fois nous avons été conquis par ce que nous avons vu !

Nous avons rencontré des gens sympathiques et accueillants. Beaucoup d'entre eux parlaient le français et plutôt bien ! Ce qui parfois facilite les choses, car le portugais, et bien, c'est assez compliqué....

En tant que touristes, sur des lieux touristiques et sur une aussi courte période, se faire une idée juste de la situation économique du pays serait prétentieux...
De façon générale, il nous a semblé que le coût de la vie, sauf dans la restauration, était plutôt élevé en regard du salaire moyen... On déjeune ou dîne facilement et très bien à deux pour une vingtaine d'euros boissons comprises, mais les chaussures, le prêt à porter, l'équipement électro-ménager ou informatique, les carburants affichent le même prix qu'en France...
Des choses nous ont étonnés... le système de télé-péage par exemple. On souscrit un abonnement chez le loueur en enregistrant sa carte bancaire et à chaque fois qu'on passe sous un portique ou à un péage -entièrement automatisé, pas de barrière ! le compte est débité... Fluidité et lutte contre l'argent gagné au noir...

Alors, oui, on reviendra ! A Lisbonne, pour sa douceur de vivre et son dynamisme, c'est sûr. Pour découvrir l'Alentejo, l'Algarve et la côte avec ses spots et leurs vagues mythiques aussi. Et pour les pasteis évidemment !


jeudi 21 mai 2015

encore de la bacalhau !



Dernier soir ! Hier après-midi, on a repéré un endroit dont bizarrement aucun de nos guides ne fait mention... Pourtant, il est dans une rue hyper fréquentée. La rua Augusta, juste avant qu'elle ne débouche sur la Place du Commerce... on va donc y aller pour dîner. Où çà, où çà ?? A la Casa Portuguesa do Pastel de Bacalhau !
Autrement dit, un fast food qui ne propose que des beignets de morue. Accompagnés -ou pas- de bière.


Mais attention, pas des beignets surgelés ou faits avec n'importe quoi ! Non, que des bonnes choses fraîches : de la morue, des pommes de terre, du fromage et des oeufs. Et pour que les choses soient bien claires, on peut assister à leur fabrication. Derrière une vitre, dans une belle cuisine au milieu de casseroles en cuivre, deux charmantes jeunes filles façonnent des beignets avant de les plonger rapidement dans l'huile bouillante. Le travail ne doit pas être stressant, elles sont tout sourire et prennent même la pose pour les photographes... Marketing quand tu nous tiens !

Deux chacun, avec et sans fromage. Bon, c'est vrai qu'ils sont bons !







Belem

Etre à Lisbonne sans aller à Belem, c'est un peu comme être à Paris sans aller à Versailles.... parce que, c'est le haut lieu du souvenir de l'extraordinaire puissance maritime portugaise.

Je croyais que la fameuse tour était dans Lisbonne. Depuis avant hier et notre tour avec Pedro, j'ai vu que non, pas du tout ! Et pour y aller, avec le tram 15 qui longe le Tage, il nous faudra même près d'une demie heure... En fait, elle a été construite en plein milieu de son embouchure, pour défendre ce qui était l'avant port de Lisbonne et elle a vu partir toutes les caravelles de l'époque des grandes découvertes vers l'Orient et les Amériques... Mais, tremblement de terre, raz-de-marée, déplacement du cours du Tage, ensablement et la voilà sur la rive !
 Côté architecture, c'est plutôt éclectique... loggias à arcades d'inspiration vénitienne, dômes mauresques, créneaux ornés des croix de l'Ordre du Christ, grand argentier des expéditions ! Et évidemment, motifs marins à gogo !

A quelques encablures sur le quai se dresse également le monument dos Descobrimentos, genre proue de navire, érigé dans les années 60 pour célébrer les grandes découvertes.  Tous les grands navigateurs y fixent le large d'un air conquérant. Au sol, une grande mappemonde en mosaïque avec les grandes étapes de l'aventure maritime portugaise. Pour avoir une vue d'ensemble, on s'offre la petite grimpette jusqu'à la terrasse.

Il paraît que s'il ne fallait visiter qu'un lieu à Lisbonne, ce serait le Mosteirio dos Jeronimos. Mais, un, on n'a pas réservé d'entrée et deux, il y a une queue phénoménale, trois en plein soleil et quatre, en plein vent. Donc, non.
D'autant qu'à côté, il y a un des musées maritimes les plus complets du monde. Maquettes, instruments de navigation, cartes marines dont le secret était si jalousement gardé.



Dans l'entrée, la carte avec la ligne de partage du monde, en 1494, entre les Portugais et les Espagnols. En gros, un méridien nord-sud qui passe à l'ouest des îles du Cap Vert. Aux Portugais, sera concédé le droit de navigation au sud des Canaries. De ce fait, le Brésil, encore à découvrir, tombera sous leur souveraineté... De la vraie Grande Histoire !




Et pour finir ?????????? un dernier petit tour à la confeitaria de Belem !!!

mercredi 20 mai 2015

Où on tire des bords sur le Tage

Pour ce début de soirée, surprizzz ! J'ai réservé une "croisière romantique sur le Tage". Autrement dit, 2 heures de navigation sur un 15 mètres pendant le coucher de soleil sur Lisbonne.

Rendez-vous à 19h sous le pont du 25 avril. On décide d'y aller à pieds par les quais... mais, côté aménagement, très vite, çà perd de son charme. Ils ne sont pas aménagés pour les piétons et on se retrouve à longer la voie rapide... On finit par arriver à une marina assez récente où cafés et restaurants ont investis d'anciens entrepôts. Assez accueillant sauf qu'il y a un bruit d'enfer.... la circulation sur les grilles du pont, comme on l'a vu hier.... donc, pas un bon plan du tout, même pas pour boire un coup...

A 19h, le skipper arrive. Avec nous, deux autres couples candidats au tour Lisbonne by sunset. Des Hollandais et des Marseillais.
Le bateau est un Bavaria récent et bien équipé. Petit briefing sécurité, en anglais. Là, on doit traduire, les Marseillais ne comprennent pas l'anglais... Personne n'a jamais navigué non plus et il y a quand même un peu d'air -force 3 à 4- avec des vagues... Donc, à bord, un skipper, 4 novices et 2 équipiers, nous ! Du coup, côté navigation, on va en profiter !

A la sortie du port, çà chahute bien, à cause des turbulences créées par le pont mais tout de suite une vue panoramique sur Lisbonne enveloppée par la lumière du soleil couchant ! L'eau est couleur paille...








Le skipper a laissé la barre à Pierre. On file à 20-25 noeuds et il se régale ! Petit à petit, la ville s'illumine, une coupe de pétillant bien frais à la main, on regarde le soleil descendre sur l'horizon. C'est juste magique !!












L'Alfama dans tous les sens

Flânerie matinale dans le dédale de ruelles de l'Alfama avec sa halte incontournable, le café et son pastéis de nata.


Le quartier se réveille doucement. Petites tâches du quotidien... les uns vont faire leurs courses, il y a plein de petites boutiques d'alimentation traditionnelles ou ouvertes quasiment 24h sur 24 et tenues par des Pakistanais.

D'autres discutent installés dans la rue ou sur les petites places, arrosent le trottoir devant chez eux pour créer un peu de fraîcheur.
Le linge glisse sur ce que nous on appelle des "marseillaises", ces fils qui coulissent entre deux maisons ou le long des façades.














Seules résonnent dans cette tranquillité les vibrations des premières rames de l'électrico 28, déjà pleines de touristes.



















Au programme de ce matin, le château de Sao Jorge.

De belvédères en escaliers, nous arrivons au pied des remparts devant un portail où un garde nous explique que non, ce n'est pas la bonne entrée et se lance dans un véritable sketch, croquis à l'appui,  pour nous remettre sur le bon chemin ! Il conclut en nous souhaitant une bonne route et ajoute "si vous vous trompez, tant pis pour vous" !
Citadelle plutôt que château, le lieu vaut surtout pour le panorama sur le Tage et la ville basse depuis la terrasse et sur tout Lisbonne depuis les chemins de ronde. En fait, c'est beaucoup comme çà à Lisbonne, aller d'un point de vue à un autre, avec à chaque fois une vue complètement différente, tout aussi saisissante, sans parler des variations de lumière... Au sommet d'une des tours, une curiosité : la chambre obscure, d'installation récente. Un ingénieux périscope capture en temps réel et sur 360° des images fugitives de la ville et les renvoie sur un écran parabolique. Tout çà de façon insoupçonnable....



Puis nous redescendons vers la ville basse avec un objectif : la Conserveira de Lisboa, soit LA conserverie de Lisbonne, vue et revue dans tous les reportages ou articles, rubrique "shopping". On s'attendait à quelque chose genre La Belle Illoise qui donne envie d'acheter le magasin. Et bien pas du tout ! Façade vieillotte, vitrines opaques... on passe devant sans s'en rendre compte...  Et dedans, c'est encore moins engageant.... éclairage parcimonieux, un comptoir qui fait le tour de la boutique, avec les conserves empilées derrière sur des étagères... Aucun accès aux produits... qu'on entrevoit tout juste. C'est peut être le temple des boites mais pas celui du merchandising ! Quant à l'accueil.... peu engageant !  On s'en va... Les supermarchés sont pleins de conserves de sardines ou de poulpes de toutes sortes !



Dans l'Alfama, finalement, le plus sympa, c'est d'aller sans but précis, au hasard des ruelles, parfois tellement étroites qu'on ne peut pas s'y croiser, de gravir des escaliers pour déboucher sur des petites places aux maisons recouvertes d'azulejos et aux fenêtres débordantes de géraniums, de sentir les odeurs de cuisine ou de lessive. Dans beaucoup de maisons, des travaux de restauration. Comme nous l'a expliqué Ana, le quartier avec ses constructions anciennes et étroites est invivable pour les familles qui vont d'installer en périphérie. Tous ces logements sont récupérés par des investisseurs qui les rénovent pour les louer aux touristes. Bon, vu le nombre de petits commerces en tous genres, il doit rester quand même pas mal de monde...














mardi 19 mai 2015

Lisbonne en side-car

Ce matin, découverte-repérage de Lisbonne. Et pour une fois, on va se faire prendre en charge...
Les visites en groupe, ce n'est pas vraiment notre truc... On a craqué pour une autre formule, nettement plus intéressante et beaucoup plus sympathique, celle des "greeters", des habitants qui font découvrir leur ville. Et on va faire çà... en side car !
Un échange de mail avec Joao pour convenir de l'heure à laquelle on viendra nous chercher à l'appartement, un numéro de téléphone,  et c'est tout ! Pas de confirmation la veille, pas de paiement d'avance, pas d'acompte ! Confiance, confiance...

On a rendez-vous à 9h mais on est sorti plus tôt pour aller prendre un café avec ce qui est devenu un incontournable, le pastéis de nata. Puis profiter de la lumière du matin sur la ville basse depuis le belvédère de San Esteban. Là, surprise... ou déconvenue... A quai, juste en contrebas, un immense paquebot de croisière, 6? 8? étages de cabines plus les ponts supérieurs, qui est arrivé dans la nuit... et déverse son flot de touristes vers des dizaines et des dizaines de cars... C'est l'Allure of the Seas... le plus grand paquebot du monde... D'où nous sommes, à mi hauteur de l'Alfama quand même... nous ne voyons même pas sur le pont supérieur...



9 heures sonnent au clocher de San Esteban et nous entendons le side avant de le voir... çà pétarade sec !




Pedro va être notre conducteur-accompagnateur pour la matinée et il parle un français parfait. Il nous tend les casques et c'est parti ! Pierre -pour une fois- en passager arrière et moi à côté.



On commence par un tour dans l'Alfama avec ses belvédères, celui de Ste Lucie, celui das Portas do Sol, ses églises dont La Sé Patriarcal, le château Sao Jorge, puis nous traversons le quartier Mouraria avec son marché aux puces, la Feira da Ladra, qui s'installe pour nous diriger vers celui de Graça.


Les rues sont toujours aussi sinueuses mais les immeubles plus cossus que dans l'Alfama.

Nous passons devant le Panthéon, avant de faire halte au belvédère da Graça d'abord qui offre une vue panoramique sur l'est de la ville et le château, puis à celui de Senhora do Monte un peu plus haut où la vue est plus large. Et il y a un plan de Lisbonne sur un panneau d'azulejos (prononcer azuléios dit Pedro !) pour repérer les attraits majeurs de la ville.

De là nous nous nous dirigeons vers la Baixa ou ville basse.
Banques, grands magasins, boutiques internationales, c'est le quartier commerçant de Lisbonne et on se retrouve plongés en pleine circulation... Du coup çà laisse le temps de regarder autour et.... d'être regardés ! Le side-car ne passe pas inaperçu...

Pedro nous explique que de tout temps, la Baixa (prononcer Baïcha) a été le cœur économique de la ville, que les rues portent souvent le nom des corporations qui s'y étaient établies et débouchent sur l'historique Praça do Commercio, où les bateaux arrivant du Brésil ou des Indes déchargeaient leurs cargaisons... Un max de touristes... on continue !

On continue vers l'Ouest et le Chiado.
Il y a une petite trentaine d'années, le quartier a été ravagé par un incendie. Sa reconstruction s'est faite, nous explique Pedro, avec la volonté d'associer traditions et modernité. Du coup, beaucoup de façades ont été préservées, on a créé des rue larges et rectilignes, aménagé des espaces verts... Mais c'est devenu cher...  la population a changé, les boutiques aussi... Maintenant c'est -comment vous dites en français?- un quartier bobo, c'est çà ? Oui, çà en a bien l'air...

Une halte dans un des cafés historiques de Lisbonne A Brasileira -historique parce que c'était en quelque sorte le QG de Fernando Pessoa- avant de nous diriger vers le Bairro Alto et le Largo do Carmo.


Sur le Largo do Carmo, deux lieux majeurs de l'histoire de Lisbonne et du Portugal.  Les ruines de la plus grande église gothique de la ville, détruite par le tremblement de terre, voisinent avec la caserne des gardes républicains dans laquelle les opposants au dictateur Salazar s'étaient réfugiés. Pedro nous raconte que c'est la marchande de fleurs du kiosque voisin qui a distribué des oeillets à leurs partisans rassemblés sur la place et que pour démontrer leur volonté pacifique, ils en ont garni les fusils des gardes qui ont fini par basculer de leur côté. D'où la révolution dite des oeillets... Pendant notre révolution, il n'y a pas eu un seul coup de feu, nous dit il fièrement avec beaucoup d'émotion.

Un petit détour par les deux belvédères du quartier, Santa Catarina avec son point de vue sur le Tage et le Cristo Rei en face, et Sao Pedro qui donne lui sur la Baixa face à la colline du château de Sao Jorge puis direction Belem.



Séquence sensations fortes : première ! Nous voilà sur la voie rapide qui longe le Tage, face au vent et au milieu des voitures... Elles tranquilles à 90, nous à 50... à fond. Le side vibre de partout, le moteur tourne à plein régime et nous les cheveux dans le vent... Plein de gens nous prennent en photo.

çà dure juste ce qu'il faut pour que çà reste fun et nous voilà sur l'esplanade devant le Mosteiro dos Jeronimos, autrement dit le monastère non pas de Geronimo, ni même de Jéronimo mais des Hyéronimites...
Le style, faut aimer... mais c'est le summum de l'art manuélin. Au départ, il y avait une chapelle où venaient se recueillir les marins en partance pour le grand large. Puis les richesses d'Extrême Orient on afflué, les architectes ont eu une ligne de crédit illimitée et s'est devenu le symbole de la toute puissance du Portugal de l'ère des colonies. Il y a un monde fou...
Plus loin, la tour de Belem. C'est LE monument emblématique de Lisbonne... Elle a vu partir toutes les caravelles vers l'orient et les Amériques...

Aperçu rapide de l'ensemble -ce n'est pas le but du tour... avant de remonter dans le side.
Direction cette fois-ci, le nec plus ultra des pâtisseries portugaises, le temple du pastel de nata, l'Antiga Confeitaria de Belem.

Au moins 50m de queue sur le trottoir en plein vent... Heureusement, Pedro est ici comme chez lui et connu comme le loup blanc ! Il nous guide à travers un dédale de salles aux murs recouverts d'azulejos, serre des mains ici et là, fait un signe à un serveur et nous voilà attablés ! Trop fort ! On a squeezé toutes les files d'attente ! Pastéis de nata et café pour tout le monde !

Pedro nous raconte que le secret de fabrication est jalousement gardé depuis presque 200 ans. Que seules 3 personnes en connaissent la composition exacte et qu'elles ne voyagent jamais ensemble... Donc, que tout ce qui est servi ailleurs n'est que pâle imitation... Qu'ici, on en produit presque 10 000 par jour et que de nombreux Lisboètes font le déplacement quotidien à Belem rien que pour eux ! Pierre Hermé peut en prendre de la graine ! Bon, c'est vrai qu'ils sont très bons et ont un petit quelque chose en plus...

Il n'est pas loin de 13h et notre tour avec Pedro touche à sa fin.
C'était vraiment une super formule pour un premier aperçu de Lisbonne ! Aux "classiques", il a ajouté ses coups de cœur, nous a fait sortir des grands axes touristiques, nous a donné quelques bons plans pour les jours à venir. Et surtout, autour d'un café, lors de nos haltes, on a pu confronter nos expériences du quotidien, il nous a fait toucher du doigt ce qu'est aujourd'hui celui des Portugais, otages d'un redressement économique à marches forcées, entre marché de l'emploi précaire, salaires bas et prix élevés. Et çà, ce n'est pas dans un bus ou un guide à la main que c'est possible !